PROLÉGOMÈNES
Je vais essayer de raconter mon expérience à partir de faits et de mes ressentis. Le récit qui va suivre n’engage que moi et n’est probablement pas une vision exhaustive de la soirée.
CONTEXTE
J’ai un certains appétit pour la « branle entre pote » et BEP m’a donné la possibilité de trouver des potes pour pratiquer à deux ou à plus (qq apéros « collectifs » au compteur). L’émergence des soirées Paris Jacks a tout de suite attiré mon attention et ma curiosité, je n’ai néanmoins pas pu me rendre à la première soirée chibristique. Il est tout naturel que la seconde fut marquée dans mon agenda et qu’il n’y a pas que le contenu de mon boxer qui a motivé ma venue.
Comme probablement d’autres ici j’ai eu une légère appréhension concernant le lieu (Le Secteur X) ; s’agissant d’un « bar à cul », « cruising bar ». N’ayant jamais mis les pieds auparavant dans un établissement de consommation à caractère sexuel j’ai craint de me pas m’y sentir à l’aise. Cependant, l’évident constat qu’organiser ce genre de soirées ne peut pas se réaliser n’importe où et les témoignages de la première soirée ont eu raison de mes appréhensions. Concernant mon orientation sexuelle, je considère que nous sommes tous sur BEP pour la BRANLE ENTRE POTES, et ce quelle que soit notre façon de nous définir sentimentalement ou sexuellement, donc cela n’a pour moi pas lieu d’être commenté ou de peser dans la balance. J’aime la branle entre potes, kiffer et faire kiffer, la queue à la main, et basta.
ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR : nous sommes mercredi 8 décembre 2021 et je pousse la porte d’un établissement dans lequel je n’aurais jamais pensé rentrer un jour, 49 Rue des Blancs Manteaux, en plein quartier du marais.
PÉRIPÉTIES
Quand j’arrive à la dite rue, je constate qu’une courte queue apparaît (déjà) afin de vérifier les pass sanitaire. Il doit être aux alentours de 18h35, je pousse la porte. Bordel ! Je rentre et il y a déjà un troupeau de mecs peu vêtus qui sont agglutinés devant le bar. Au moins on est directement mis dans l’ambiance et y a pas à réfléchir en attendant la prochaine glaciation. Le stress du début est mélangé avec des interrogations « que faire ?», « où donner de la tête ?». Je comprends très vite que le vestiaire et le dessapage se fera ici même, dans un espace qui n’a rien à envier aux rames bondées de la ligne 13 (mais avec que des mecs à oilpé ou en slip autour de moi). J’use de tous mes talents de contorsionniste pour jarter mes fringues dans le peu d’espace qui m’est impartis, tout fourrer dans mon sac et je me retrouve en boxer. On sent des regards sur soi, mais rien d’insistant ou de malveillant. Je dépose mon sac au vestiaire, je prends une pinte bière et je viens cocher mon pseudo sur la feuille d’émargement. On me rappelle avec bienveillance les consignes de la soirée.
« Mais qu’est-ce que je fou là ?! Comment vais-je me frayer un chemin parmi tous ces mecs !? », le stress et l’appréhension l’emporte à ce moment-là sur l’excitation. Je m’enfile une voir deux, voire trois gorgées de bière pour me donner du courage et je fends la foule de mâles afin d’aller explorer ce nouveau lieu.
Scénographie de l’espace de jeu : à la suite d’un espace bar relativement étriqué, un escalier étroit descend vers deux petits niveaux de sous-sol. Le premier est garnis de pissotières, d’un lavabo, d’un espace pour s’asseoir similaire à un sauna et de plusieurs recoins. De part et d’autre un petit escalier descend au 2e niveau de sous-sol, tout aussi étroit, comprenant aussi des coins et recoins et deux « cabines » afin de s’isoler entre partenaire de jeu. La lumière est tamisée, rougeâtre, la musique en fond est légèrement électronique et de rares écrans diffusent du porno. Jusque-là, rien de très surprenant étant donné la fonction du lieu !!
Les premières dizaines de minutes que j’y passe sont déambulatoires (et désaltérantes !), il faut que je me sente à l’aise, que je fasse le tour pour me l’approprier. Je prends le partis de ne pas regarder l’heure au début, je tourne et je retourne, et je commence à me redemander ce que je fous là ! En comparaison de l’espace bar il n’y a pas tant de mecs que cela dans le sous-sol et la soirée branle ne semble pas vraiment commencer…. À première vue, peu de mecs m’attirent pour lancer une branle. J’ai aussi le sentiment qu’à ce moment-là, beaucoup de mecs sont aussi en mode déambulatoire et indécis. Bon je viens de finir ma dernière gorgée de bière, il va falloir se jeter à l’eau. Je traine plutôt au 2e sous-sol, un mec attire mon attention et réciproquement, il m’entraine dans une des ‘cabines’ on a les mêmes kiffes manifestement, on se branle comme deux ruteurs quelques minutes, c’est agréable et l’excitation commence à l’emporter sur l’appréhension et le stress, ok c’est partis !
Après quelques minutes de branles on sort de la cabine et ce mec retourne déambuler. J’ai la queue à l’air, bien dure, et manifestement cela semble être bien plus avenant que de rester juste en boxer (captain obvious bonsoir). Je reste plus stagnant, plusieurs mecs s’approchent de moi, ça se touche et ça se tâte, avec bienveillance et sans insistance. Je montre mon refus à l’un d’entre eux et il s’est arrêté avec respect. En coin de l’œil, mon attention est attirée par un groupe de trois mecs qui s’amusent ensemble dans une bonne branle vigoureuse. Ca me plait de voir ça et je me rapproche du groupe pour essayer de l’intégrer. C’est chose faite, et c’est là que les choses sérieuses commencent. Je suis incapable de compter le temps que je reste avec ce groupe de 3 mais ça branle sec, il y a un peu de poppers, parfois d’autres mecs se joignent à nous et on forme un beau cercle de sturbe. On sent la camaraderie, des mecs endurant, ruteurs et qui savent se lâcher. Bref, ce que j’aime et ce que je suis venu chercher dans cette soirée.
Autour de nous l’espace se densifie et les possibilités de mouvements se réduisent, dans ce 2e sous-sol, de part et d’autres des mecs se branles, râles, se frottent, par deux ou plus, parfois se roule des galoches… Dans cette lumière tamisée, l’ambiance est excitante, les mecs défilent, se joignent à nous, je me sens dans mon élément. L’un des trois partenaires de jeu nous quitte avec un regard plein de complicité et de compassion. Nous nous retrouvons sur le même mode, à trois pour s’enfoncer dans la branle. D’autres mecs nous rejoignent parfois, et une main nous caresse le dos parfois. Une bonne complicité s’installe entre nous à laquelle une relative abstraction de ceux qui déambulent autour de nous s’ajoute. L’exiguïté du lieu permet de s’amuser tout en regardant les autres mecs autour de nous s’amuser, double kiffe, plus on est de fous, plus on jouit. L’espace de quelques minutes, je capte le regard brulant d’un brun barbu mais je suis trop enfoncé dans le sturbe avec mes partenaires de jeu pour aller le voir et il disparait. C’est le jeu !
Mes deux camarades de branle semblent se connaitre un peu, ce qui en devient encore plus délicieux car on se lâche et on se fait mutuellement kiffer à trois. En fin de ce trio, un autre camarade nous rejoint et nous nous retrouvons de nouveau à 4 à sturber ! Il vient et revient, on continue de s’amuser, à branler, à tâter, à jouer avec les tétons, et l’on finit par avoir envie jouir tous les trois, chacun crache et une belle explosion de foutre frais, vient tapisser notre recoin de jeu. Il nous faut quelques minutes pour reprendre notre souffle et redescendre après l’acmé du plaisir masturbatoire. Quelques échanges de mots, plus élaborés que lors de la branle, échange de pseudo, et pour ma part je dois rapidement m’en aller car je suis attendu ailleurs à quelques arrondissements de là.
Je grimpe promptement les escaliers et arrive à l’espace bar qui est encore plus blindé de garçons qu’au début de la soirée (comment est-ce possible ahha ?!). Je nage dans une marée de mec à oilpé ou en slip pour atteindre le vestiaire, j’échange quelques mots avec l’organisateur. Je bande encore. Au bar l’ambiance est chaude, tripotante, mais aussi franchement conviviale. Je dois partir rapidement mais je regrette de n’avoir pu profiter d’avantage de cet espace bar, car il y avait aussi un franc esprit de camaraderie et de bienveillance qui régnait autour du bar. Je ne suis pas le seul à me rhabiller dans un espace circonscrit et je remarque, un très beau mec brun barbu, avec un sourire qui invite à découvrir plus, en train de se faire doucement astiquer par son camarade de droite, je me serais bien aussi amusé avec lui, mais bon il est 20h15, j’en ai déjà bien profité et la soirée au secteur X est terminée pour moi.
BILAN
Je suis rentré de cette première participation à la Paris Jack satisfait de la tournure des évènements, et je serais bien resté plus longtemps si je n’avais pas eu d’autres obligations. Je serais plus contrasté sur le lieu, qui n’est pas forcément le plus adapté, certes, et moi aussi j’aurais préféré un espace plus grand ou plus fancy pour un tel évènement, mais faute de grives, on mange des merles ! Donc il faut savoir s’adapter et faire abstraction du lieu pour se concentrer sur la branle.
J’aurais tendance à recommander un tel évènement, déjà car il y a des choses qu’il faut tester au moins une fois dans sa vie et que pour savoir si on aime ça il faut y gouter. Ensuite car j’ai passé un moment cool et chaud, bien qu’au début il faille un temps d’adaptation pour rentrer dedans.
Quoi qu’il en soit, c’est déjà un merci que je présente aux organisateurs pour leur implication dans l’organisation de ces soirées. Il est bien évident que cela peut ne pas plaire à tout le monde et dans les mêmes mesures, mais si tout le monde aimait les mêmes choses, la vie aurait moins de saveurs. J’espère aussi que ce genre de soirée pourra avoir lieu un jour dans un lieu plus adapté, en attendant il faut se satisfaire de ce que l’on a, et je pense que je participerais à la suivante avec engouement.
Enfin, spéciale dédicace à mes partenaires de branle ce soir-là, et à tous les mecs présents qui ont participé de près ou de loin à la bonne atmosphère de la soirée !
-Basile
